Le projet de réforme du CNRS, dans ses aspects de régionalisation, ouvre la voie à des relations redéfinies entre CNRS et universités, susceptibles de bénéficier à une communauté principalement universitaire comme les mathématiques. Cependant, certains éléments du projet sont de nature à susciter des interrogations légitimes. La section 01 souhaite rappeler les principes de politique scientifique qu'elle soutient, dans la continuité des sections précédentes: -un réseau d'unités couvrant l'ensemble du paysage de l'enseignement supérieur, où se trouvent l'immense majorité des chercheurs et enseignants-chercheurs de la discipline, favorisant et encourageant l'irrigation du tissu universitaire, -un développement des unités mené en concertation entre la direction scientifique du CNRS et les tutelles universitaires, qui permet un travail de perspective au niveau national finalement bénéfique à l'ensemble des tutelles, -une utilisation dynamique des (faibles) ressources humaines allouées par le CNRS, chercheurs mais aussi ITAs, pour assurer la réalisation des projets scientifiques, -des crédits récurrents, qui, pour symboliques qu'ils soient, n'en restent pas moins la garantie que la recherche fondamentale ne saurait s'accomoder d'un seul financement sur projet, -la pérénnisation des liens entre les chercheurs et l'Université, sous forme de délégations et de détachements pour les enseignants-chercheurs, mais aussi grâce à l'exemplaire mobilité vers l'enseignement supérieur des chercheurs. La mise en oeuvre de cette politique est unanimement saluée comme une réussite, par le CNRS lui-même (notamment par un nombre de postes mis au concours directement relié à la mobilité évoquée précédemment), mais aussi par la plupart des universités qui accueillent les laboratoires de mathématiques, et qui peuvent légitimement revendiquer leur part dans le succès collectif des mathématiques françaises. La section 01, et la communauté qu'elle représente, ne saurait accepter que les mathématiques deviennent un point singulier, alors que le domaine de "l'interaction des mathématiques", représenté au CNRS par la section 01, recèle un formidable potentiel de développement en lien avec les autres disciplines, dont la plupart sont représentées au CNRS. En s'attachant à des détails qui sont en contradiction avec les principes énoncés ci-dessus, le projet de réforme semble ignorer non seulement les mathématiques, mais aussi l'ensemble des disciplines universitaires auxquels ces mêmes principes pourraient également s'appliquer avec bonheur. La section 01 s'inquiète, dans le projet de réforme actuel du CNRS, de ne pas retrouver l'expression de cette politique scientifique qu'elle défend et à laquelle elle a participé et participe activement, au travers du rôle d'évaluation et de recrutement qui est le sien. Elle attend d'un projet de réforme qu'il encourage la poursuite d'une politique de développement ambitieuse.